Quel est le but de cette exposition ?

 Alors l'exposition a été créée pour un but de vraiment partager et surtout sauvegarder ce patrimoine vidéo ludique. Certaines de nos machines ont presque 50 voire 60 ans, et ça devient très dur de les retrouver en bon état car beaucoup ont été jetées ou détruites. C’est pour cela qu’ici, l’exposition a vraiment le but de refaire découvrir aux gens ce magnifique patrimoine vidéo ludique et surtout, cerise sur le gâteau, pouvoir y jouer et partager cette passion.

Y-a-t-il des objets ou des jeux particulièrement rares ou emblématiques que vous êtes fier d’exposer ici ?

Oui bien sûr. En objets extraordinaires, on a la première borne d'arcade jouable : Spacewar. C'est un objet extraordinaire et très beau. On a aussi la Brown Box, qui est le premier prototype de console de salon, signé par Ralph Baer. Enfin en pièce exceptionnelle on a la chance d'avoir Sega Rally 2, un jeu d'arcade assez connu, mais surtout c'est une édition très rare puisqu'elle avait été offerte aux sponsors du jeu, Toyota par exemple.

Quels ont été les plus grands défis rencontrés lors de la création de cette exposition ?

Un grand défi, c'était vraiment de trouver une scénographie qui correspond aux attentes des visiteurs, et qu’elle soit très facilement compréhensible. Donc on a fait la chose la plus simple qui est de respecter la chronologie : l’exposition commence au rez de chaussée, en 1958 avec un parcours instinctif et intuitif, et on remonte le temps jusqu'à l'étage pour arriver jusqu'à 2010. En défis, on avait aussi celui de trouver les machines, les faire fonctionner, et également réussir à trouver une décoration qui passe bien dans l’ère du temps et surtout dans l’univers des jeux vidéo. Je tiens à remercier encore une fois la ville de Versailles pour cette salle, l’Ancienne Poste, qui est juste exceptionnelle !

Comment percevez-vous l’évolution du rôle des jeux vidéo dans notre société au fil des années ?

Au début, les jeux vidéo étaient juste un passe-temps mais aujourd’hui, je ne suis pas trop fan du virage qu'ils ont pris, le fait de jouer chacun chez soi. Pour moi, je trouve ça tellement agréable d’être à quatre, cinq autour d’un canapé et avoir un sourire instantané mais malheureusement les jeux vidéo prennent vraiment la direction de jouer chacun chez soi, tous derrière un écran, on joue en ligne certes mais on ne connait pas toujours la personne avec qui on joue, on n’a pas de contact réel avec elle. C'est tellement plus sympa d’être ensemble, à côté pour pouvoir jouer et parler.

Que souhaitez-vous absolument transmettre à travers cette exposition ?

Le plus important, surtout, c'est le partage. On voit beaucoup de différentes générations dire “Oh, regarde, je jouais à ça, c'est trop bien ! Tu vas voir."  Là, il y a une chance sur deux, soit l'enfant ou le jeune adulte répond “ Ah c'est nul ” soit au bout de trois minutes il dit “Ah ouais, c'est sympa ton jeu ! ” et ils échangent. C'est vraiment un échange. On montre à écran les différents jeux dont on jouait à l'époque, ce qui nous a donné énormément de plaisir. Il y a des jeux qui ont ont très mal vieillis malheureusement, mais d’autres jeux où on se dit “ Ah bah finalement, ce n'était pas si mal” et ainsi, on a vraiment un échange générationnel de sourire.