Viktor Zer, microhouse, de la Roumanie à Versailles
Publié le 17/04/2020
Victor, alias Viktor Zer, jeune dj versaillais, est l'une des étoiles montantes de la microhouse parisienne au sein du label Ostud record.

Je vous propose un voyage aux confins de la micro house, une déclinaison de la musique électronique, en provenance d'Europe de l'Est, popularisé avant l'arrivée des années 2000.
Viktor s'inspire de la branche roumaine, la romanian minimale. La musique électronique " française " s'inspire d'origines aussi diverses que le funk, la soul, la house de Détroit et de Chicago. Bien avant Yuksek, Justice ou Kavinsky, il y avait Air, Phoenix, et Cassius, qui n'avaient pas grand-chose en commun.
A première vue, la Roumanie n'est pas une nation qui a la côte dans le paysage electro. On l'imagine, à tort, comme l'hostile Transylvanie du Comte Dracula, peuplée de mendiants, de voleurs et de criminels. Et pourtant, l'histoire de la micro house roumaine commence en partie avec [a:rpia:r], une contraction phonétique des initiales R(hadoo), P(etre Inspirescu) et R(aresh), trois DJs complémentaires ayant pour obsession le " pure feeling " et la " sensation sur le dancefloor ".
Inspirée des premiers morceaux tech-house des années 90, la scène underground roumaine délivre un son cyclique, cadencé, sobre mais efficace et avec pour seul mot d'ordre le "groove". Selon Brice Coudert, directeur artistique de la Concrete, "c'est juste une approche un peu spécifique d'aborder la musique, en l'épurant au maximum, en jouant sur la répétition et la durée, sur les rythmiques, sur le coté deep et hypnotique, tout en restant toujours dans la sobriété. Une sorte de musique hybride : ni trop house, ni trop techno". (source http://fr.traxmag.com)
Victor est né à Clamart et il s'installe dès son plus jeune âge au Chesnay. C'est le jour de ses 16 ans qu'il reçoit ses premiers disques et se passionne pour la musique électronique. Plus tard, au hasard des écoutes de vinyles, son affinité pour la romanian minimale devient peu à peu une évidence.
Il devient un habitué des " Record Shop " à Paris, Barcelone, et Amsterdam, où ils découvrent ses futurs mentors: l'Ukrainien iO (mulen), Premiesku et Vlad Caia pour la production; Cezar, Barac ou encore Raresh pour les performances scéniques. Il fait ses premières armes sur logiciel (Traktor®), puis s'essaie à la platine numérique et là, tout s'accélère. Ses podcasts sont remarqués.
L'été 2016 fût un moment fort avec la fête de l'arrosoir à Versailles. Une foule de 700 personnes attend avec impatience, il marche seul, les 3 minutes qui le séparent de la scène lui sembleront interminables. Son cœur bat la chamade, il hésite à faire demi-tour, il s'installe aux platines et là, soulagement, le public danse. C'est d'ailleurs à cette occasion qu'il entrera officiellement dans le label versaillais Ostud.
Ne vous fiez par à son style vestimentaire. Malgré sa chemise à carreaux et son pull digne d'un étudiant en droit versaillais (ce qu'il est par ailleurs), les nightclubs n'ont plus de secrets pour lui. Nous lui souhaitons une brillante réussite, tant derrière les platines que dans se carrière d'avocat. En attendant un set dans les grands clubs parisiens, il travaille à la production d'un EP sur lesquel seront réunis trois morceaux originaux qu'il souhaite pouvoir jouer dès le courant de l'année 2018.
Nicolas Lefèvre